terça-feira, 25 de fevereiro de 2014

O Pequeno Príncipe - Le Petit Prince - The Little Prince - El Principito




Há uma mostra em NY sobre o livro, então trouxe os links para o livro em
Português - http://narradoresdoreconcavo.com.br/listas/arquivos/340/o_pequeno_principe.pdf
Francês - http://www.bytecode.ch/IMG/pdf/st_exupery_le_petit_prince.pdf
Inglês - http://www.arvindguptatoys.com/arvindgupta/littleprince.pdf
Espanhol - http://www.agirregabiria.net/g/sylvainaitor/principito.pdf

Abraços,
W.

Bali Ministerial Declaration



Segue o link: http://wto.org/english/thewto_e/minist_e/mc9_e/balipackage_e.htm.

E os links da The Economist e do The Guardian:
http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2013/12/world-trade-organisation;
http://www.theguardian.com/global-development/poverty-matters/2013/dec/06/wto-agreement-bali-helped-developing-countries-india.

Abraço,
W.

domingo, 23 de fevereiro de 2014

Economic and Social Panorama of the Community of Latin American and Caribbean States 2013 - CELAC, 2014



De acordo com o documento, [...] this issue of the Economic and Social Panorama of the Community of Latin American and Caribbean States is a contribution by the Economic Commission for Latin America and the Caribbean (ECLAC) to the second Summit of Heads of State and Government of the Community of Latin American and Caribbean States (CELAC), to be held in Havana in January 2014.

Segue o link: http://www.eclac.cl/cgi-bin/getProd.asp?xml=/publicaciones/xml/5/52075/P52075.xml&xsl=/publicaciones/ficha-i.xsl&base=/publicaciones/top_publicaciones-i.xsl#

Abraço,
W.

Tymoshenko é libertada e Yanukovych é deposto



Em breve, comentários acerca da situação ucraniana.

Cobertura do Washington Post: http://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/wp/2013/12/09/this-one-map-helps-explain-ukraines-protests/

Cobertura da BBC: http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-26304842.

Abraços,
W.

sexta-feira, 21 de fevereiro de 2014

Sahel, EUA, França e África: La France gendarme en chef du Sahel - Le Monde Diplomatique



Matéria publicada no sítio http://blog.mondediplo.net/2014-02-06-La-France-gendarme-en-chef-du-Sahel.
Leia também O livro branco francês: http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/084000341/0000.pdf.

Quero servir no Djibouti, sempre quis conhecer lá hehe

Abraços,
W.

La France gendarme en chef du Sahel

Sans trop le dire, l’exécutif français, sous la houlette du ministre de la défense — un très proche du président François Hollande — organise actuellement un redéploiement de ses moyens militaires dans le Sahel, en rêvant de coordonner son dispositif avec les Américains, et en envisageant à terme le lancement d’une — nouvelle ! — opération internationale en Libye.


##Partage du fardeau
##Haut niveau
##Opération dans le « trou noir » ?
##Face cachée ?
##Remaillage méthodique

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la défense, s’en est expliqué à Washington, le 24 janvier dernier, lors d’un propos liminaire à sa conférence de presse conjointe avec son homologue américain Chuck Hagel]. Explication de texte...

« J’ai présenté à M. Hagel la manière dont la France allait prochainement reconfigurer son dispositif militaire en Afrique et au Sahel pour mieux identifier et cibler les menaces terroristes sur cette vaste zone qui va de la Mauritanie au Tchad ».

- Reconfiguration, et non pas révolution, transformation, ou réduction : on bouge les pions, on redimensionne les unités, on redéfinit les priorités et les modes d’engagement, mais on ne ferme pas les implantations.

- Prochainement, c’est-à-dire sans doute cette année, mais ce n’est donc pas fait ; une affaire de mois, au minimum.

- Cibler les menaces terroristes : il ne s’agit pas (ou plus) d’aider les Etats en matière de gouvernance, de sécurité au sens large, d’intégrité de leur territoire, de retour à la légalité, etc., mais surtout d’empêcher la reconstitution « d’émirats » djihadistes, à l‘instar de ce qui s’était passé en 2012 au Nord-Mali.

- De la Mauritanie au Tchad : comprendre qu’il suffirait de peu (passer du Tchad au Soudan, puis à Djibouti-Somalie, au Yémen et au Golfe) pour retrouver « l’arc de crise de l’Atlantique à l’océan Indien », autrement dit le « croissant terroriste » identifié dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (PDF), publié sous la présidence Sarkozy.

Partage du fardeau Retour à la table des matières

« Une menace [terroriste] à la fois pour ces Etats africains, mais aussi pour notre sécurité collective. Ce réajustement de notre dispositif, qui doit nous permettre d’être plus réactif et plus flexible, doit aussi tirer davantage parti des synergies possibles avec nos partenaires stratégiques ».

- Notre sécurité collective : s’adressant aux amis américains, le propos ne peut que faire mouche. La chasse aux terroristes est une préoccupation constante outre-Atlantique. Mais le partage de fait du « fardeau » de la sécurité en Afrique avec la France est une vieille constante, même si le Pentagone a fait son entrée sur le continent en mai 2003 avec la création d’une base à Djibouti, complétée en 2013 par une implantation de drones au Niger, et d’un commandement spécialisé pour l’Afrique (« Africom »), mais basé à Stuttgart, en Allemagne. Pour l’essentiel, Washington reconnaît le savoir-faire et l’implication méritoire de la France dans les interventions militaires en Afrique, et lui accorde son soutien logistique (transport, renseignement).

- Réajustement du dispositif : il s’agit d’un redéploiement progressif des moyens français dans le Sahel, avec une baisse des effectifs au Mali mais le maintien d’une base militaire (1 000 hommes à Gao, avec hélicoptères) ; développement des moyens d’observation et de renseignement, regroupés notamment à Niamey, au Niger (drones, avions de patrouille Atlantique) ; concentration des autres moyens aériens (chasseurs, transports tactiques) à N’Djamena, au Tchad ; maintien d’une base-arrière pour le détachement « Sabre » des forces dites « spéciales » à Ouagadougou, au Burkina-Faso (d’où ces unités commandos peuvent rayonner, par exemple sur le site d’Areva à Arlit au Nord-Niger, ou à Faya-Largeau, au Nord-Tchad) ; avec un appui, côté logistique, sur la base d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

- Réactif et flexible : c’est le rêve ! Mais tout cela se passe dans des zones semi ou totalement désertiques (mais pas inhabitées), et vastes comme le continent européen… Sur le plan militaire, cette légèreté de l’empreinte, cette mobilité, cette souplesse et cette réactivité sont tout à fait dans les visées américaines, telles qu’elles avaient été formulées déjà par Donald Rumsfeld, secrétaire à la défense de 2001 à 2006, à l’époque du président George W. Bush.

- Les synergies : l’ami américain se tient derrière les Français et autres Européens (exerçant, si possible, une sorte de « leadership en retrait »), en leur assurant une couverture satellite, une aide au ciblage, des facilités de renseignement et de transport…

Haut niveau Retour à la table des matières

« J’ai proposé à M. Chuck Hagel d’approfondir et la coopération opérationnelle et le dialogue stratégique avec Washington sur l’Afrique, avec notamment la mise en place d’un groupe à haut niveau d’analyse stratégique sur cette région. Ce groupe aura pour tâche de développer une réflexion sur le cadre nous permettant de passer d’une logique de soutien dans l’urgence à une logique d’opérations coordonnées, voire conjointes, dans la durée ».

- Coopération opérationnelle : elle n’est guère avancée, sauf sur l’aéroport de Niamey, où les drones américains et français (récemment livrés par les Américains) se côtoient et se répartissent sans doute les zones de patrouille — sachant que les deux Reaper « français » à l’œuvre ne sont pas armés, contrairement à certaines des machines utilisées par les collègues américains.

- Dialogue stratégique : il n’est pas formalisé, même si des think tanks ou des organismes publics organisent, des deux côtés de l’Atlantique, des séminaires, colloques et autres échanges sur la question.

- Le groupe à haut niveau : c’est une première, dans le genre ; mais c’est le type de proposition qui ne mange pas de pain ! A voir à l’usage…

- Soutien dans l’urgence : c’est ce qu’ont accordé les Américains chaque fois que Paris se lançait dans une opération de « police » en Afrique ces dernières années.

- Opérations coordonnées, voire conjointes : c’est peut-être, pour la France moyenne puissance », pousser le bouchon un peu loin !

- Dans la durée : il n’est pas sûr que Washington souhaite s’engager à long terme sur un terrain qui ne fait pas partie de ses grandes priorités stratégiques, même si elle garde un œil acéré sur Al-Qaida et ses métastases régionales.

Opération dans le « trou noir » ? Retour à la table des matières

Pour les Américains comme pour les Français, l’interrogation principale concerne la Libye, qu’évoquait récemment l’amiral Edouard Guillaud : « Sans Etat, elle reste un “trou noir”. Nous ne voudrions pas que ce ”trou noir” devienne un nouveau centre de gravité, de régénération en équipement et armes : un jour, il faudra bien se poser la question à l’échelle internationale ».

Pour le chef d’état-major français sortant, une action internationale, menée bien sûr en liaison avec les autorités libyennes actuelles, et visant à “nettoyer” le Fezzan, la région de l’Oubari-Sebha-Mourzouk, serait un « scénario idéal ». Le Niger, où les militaires américains et français s’implantent donc durablement, est en première ligne : son ministre de l’intérieur, Massoudou Hassoumi, a déclaré le 5 février sur Radio France Internationale (RFI) que son pays souhaite une intervention des puissances étrangères dans le sud de la Libye, qui constitue « un incubateur des groupes terroristes ».

Reste l’inconnue algérienne, qu’évoque par exemple Jean-Dominique Merchet sur son blog Secret défense : « Jean-Yves Le Drian n’a pas encore pu expliquer en détail à ses interlocuteurs algériens, par exemple le premier ministre Abdelmalek Sellal, ce que la France faisait dans ce qu’Alger considère volontiers comme son arrière-cour.

Voir 3 000 militaires français déployés en permanence au sud de l’Algérie pourrait ne pas amuser tout le monde là-bas, alors que les relations avec l’ancienne puissance coloniale restent passionnelles. Sur le papier, Alger et Paris combattent les mêmes groupes djihadistes, mais la réalité du terrain et les susceptibilités des uns et des autres ne permettent pas une coopération étroite et confiante. L’Algérie pourrait donc rester le point aveugle de cette “régionalisation de la bande sahélienne”, mise en place par la France. »

Face cachée ? Retour à la table des matières

Le gaz, l’or et l’uranium, moteurs de l’activisme français ? C’est ce qu’assurent la plupart des observateurs étrangers, pour qui il y a une face cachée à ces interventions présentées comme « humanitaires ». Ils ne comprennent pas autrement le volume et la constance de l’effort sécuritaire français dans cette région, avec son dernier avatar : l’opération Sangaris, en République centrafricaine.

Mais le gaz, c’est l’Algérie. Pour ce qui est de l’or, « la France apparaît quelque peu marginale », reconnaît l’ONG Survie qui, d’ordinaire, ne la ménage pas. Reste l’uranium : la France, numéro un mondial du nucléaire civil, contrôle 20 à 25 % du marché international. Le minerai extrait au Niger [1], est une source d’approvisionnement capitale (25 à 30 % du total d’Areva) mais pas unique : sur le continent africain, Areva est également présent au Gabon, en Namibie, en Afrique du Sud, et vise dans le futur la Centrafrique, voire le Mali. Ailleurs, il y a également l’Australie, la Mongolie, le Canada. Les mirifiques gisements qui, selon certains, seraient enfouis sous le Sahel, existent peut-être, mais restent pour le moment hors d’atteinte.

Il faut plutôt voir dans l’engagement « incompréhensible » (y compris pour l’opinion hexagonale) des militaires français en Afrique le résultat d’un « mix » : l’étroitesse des liens politiques, économiques et humains avec ces pays ex-colonisés de l’aire francophone ; la défense d’une position internationale qui est de plus en plus contestée à la France (le siège de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU ; et la « claque » des alliés africains, qui votent souvent aux côtés de la France, etc.). Pour autant, en dépit de certaines apparences, on n’en est pas au « retour au temps béni des colonies ».

Remaillage méthodique Retour à la table des matières

L’intendance suivra-t-elle ? En principe, la reconfiguration est à coûts constants. Mais l’entretien sur le terrain d’une trentaine d’aéronefs, de moyens d’écoute et de renseignement, ainsi que la relève des personnels (notamment en forces spéciales, très sollicitées ces temps-ci, alors que leur effectif total n’est que de 3 000 hommes) pourrait générer quelques dérapages budgétaires, qu’il faudra bien compenser.

Et, au passage, cette remarque d’un lecteur du blog Secret défense : « A force d’investir l’Afrique et autres territoires avec des unités surentrainées, que fait le reste de l’armée de terre en France ? L’immense terrain d’opérations en Afrique est d’ailleurs en train de démontrer que les régiments classiques , “de préfecture”, sont hors de course [2]. Voire le gouffre de crédits mal employés ».

On est loin en tout cas des objectifs de rétractation du dispositif militaire français en Afrique, évoqués par Nicolas Sarkozy en 2008, voire de la fermeture des bases longtemps rêvée par une partie de la gauche. C’est au contraire un remaillage méthodique qui est à l’œuvre, à effectifs constants (6 000 hommes), mais avec un rééquilibrage en faveur du Sahel (où seront déployés au total 3 000 hommes), compensé par une nouvelle baisse d’effectifs à Djibouti (qui reste, pour l’instant, la base la plus importante du dispositif français, mais tournée essentiellement vers la Somalie, la Corne, le Golfe). Une reconfiguration dans une optique décidément très « américaine » : forces spéciales, mobilité, souplesse. La France, bon élève de l’OTAN !


Notes

[1] Raphaël Granvaud, auteur de Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français (éditions Agone, Dossier noir n° 24 de Survie. 304 pages, 14 euros) écrit : « Alors qu’une lampe sur trois est éclairée en France grâce à de l’uranium nigérien, la plupart des Nigériens n’ont pas l’électricité. »

[2] En fait, c’est sur ces régiments que sont prélevés, entre autres, une partie des effectifs prépositionnés ou envoyés en opération extérieure en Afrique.

Comment la chaîne Globo a construit une communauté nationale imaginaire - Le Monde Diplomatique



Matéria retirada do sítio http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/OUALALOU/49356.

Comment la chaîne Globo a construit une communauté nationale imaginaire

Les « telenovelas », miroir de la société brésilienne


Promues sous la dictature (1964-1985) dans l’optique de souder ce pays-continent, les « telenovelas » brésiliennes ont évolué. Suivies par l’ensemble de la population, elles tendent un miroir à une société en plein bouleversement. Or la transformation récente du géant sud-américain ne saurait se résumer à sa devise, « Ordre et progrès », comme le révèlent les récentes manifestations dans les grandes villes du pays.

par Lamia Oualalou, juillet 2013


« Il n’y aura personne ! » L’équipe de campagne de M. Fernando Haddad, alors dans la course pour la mairie de São Paulo, était catégorique : la présidente Dilma Rousseff ne pouvait sérieusement songer à tenir son meeting de soutien au candidat du Parti des travailleurs (PT) ce vendredi 19 octobre 2012, pile à l’heure où serait diffusé le dernier épisode d’« Avenida Brasil », la telenovela à sensation de la chaîne Globo. Ce soir-là, des dizaines de millions de Brésiliens assisteraient à l’affrontement final entre les deux héroïnes, Nina et Carminha, afin de savoir qui a tué Max. Convaincue, la présidente a repoussé le rassemblement au lendemain.

« Avenida Brasil » a marqué le retour des grand-messes réunissant la majorité des familles devant le petit écran. Une gageure quand on se souvient que la telenovela brésilienne, la novela, comme on préfère l’appeler ici, a fêté ses 60 ans en 2012.

Lorsque surgit la télévision au Brésil, les soap operas américains ont déjà conquis Cuba, via Miami. Et c’est naturellement vers les auteurs de l’île effrayés par la révolution que se tournent les chaînes, à commencer par la pionnière, TV Tupi. « Le droit de naître », diffusé en 1964, est ainsi une adaptation de la production radiophonique éponyme qui inonda les ondes de l’île caribéenne en 1946. Comme à Cuba, le feuilleton a une fin, alors qu’aux Etats-Unis il peut s’étirer sur des décennies. Pour la première fois, la vie s’arrête à São Paulo et à Rio pendant une demi-heure, plusieurs fois par semaine… mais pas au même moment. La novela n’est pas encore quotidienne, et la transmission en réseau n’existe pas : à peine l’épisode diffusé à São Paulo, la pellicule est acheminée par avion ou en voiture vers Rio (la capitale jusqu’en 1960).

A l’époque, la trame est volontiers exotique, comme en témoignent des titres tels que « Le roi des Tziganes », « Le cheikh d’Agadir » ou « Le pont des soupirs ». En 1968, « Beto Rockfeller » marque une rupture. Pour la première fois, le héros vit à São Paulo. Il travaille chez un cordonnier, dans une artère populaire de la mégalopole, mais se prétend millionnaire à une autre adresse. Avec un vocabulaire de tous les jours, des références aux bonheurs et aux difficultés d’un Brésil urbain, d’autant mieux rendus que certaines scènes sont filmées en extérieur, la novela change de visage. « Désormais, elle incorporera les questions sociales et politiques qui travaillent le Brésil, alors qu’au Mexique ou en Argentine on en reste aux drames de famille », explique Maria Immacolata Vassallo de Lopes, qui coordonne le Centre d’études de la telenovela à l’Université de São Paulo (USP).

Puis apparaît TV Globo, qui s’empare du format. A tel point que, selon Bosco Brasil, un ex-auteur de la maison, « quand on dit “novela brésilienne”, on pense “novela de Globo” ». Née en 1965, un an après le coup d’Etat militaire, la chaîne est d’abord le fruit du génie politique de Roberto Marinho, héritier d’un journal important, le Globo, mais sans influence nationale. Il comprend combien il est stratégique pour la junte de réaliser l’intégration du territoire. Alors que, pour Juscelino Kubitschek (1956-1961), celle-ci passait par le tissage d’un réseau routier, les militaires, au pouvoir de 1964 à 1985, feront le pari des médias. Et, dans ce domaine, Globo sera une pièce centrale : « D’un point de vue économique, elle a joué un rôle essentiel dans l’intégration d’un pays aux dimensions continentales, à travers la formation d’un marché de consommateurs. D’un point de vue politique, sa programmation a porté un message national d’optimisme lié au développement, crucial pour soutenir et légitimer l’hégémonie du régime autoritaire (1) », analyse Venício de Lima, chercheur en communication à l’Université nationale de Brasília.

Beaucoup d’auteurs venus du théâtre

Avec le temps, la chaîne a créé « un répertoire commun, une communauté nationale imaginaire », explique Vassallo de Lopes. En 2011, 59,4 millions de foyers, soit 96,9 % du total, ont la télévision, et chaque Brésilien consomme en moyenne sept cents heures de programmes de Globo chaque année. Alors que le gaucho (habitant de l’extrême sud du pays), plus proche des Argentins dans son mode de vie, n’a pas grand-chose à voir avec un pêcheur d’Amazonie ou une agricultrice du Nordeste, tous partagent désormais le rêve de connaître Rio, principal décor des feuilletons de Globo, ou de porter la chemise blanche et la ceinture dorée de Carminha. L’identification est d’autant plus facile que la frontière entre fiction et réalité est floue. Lorsque les Brésiliens fêtent Noël, leurs héros sur le petit écran font de même. L’effondrement, réel, d’un immeuble à Rio de Janeiro en janvier 2012 est commenté par les personnages de « Fine figure » les jours suivants. Et quand, au cours d’un épisode, on enterre un élu fictif, de véritables hommes politiques acceptent de se faire filmer autour de son cercueil.

Jeunes et vieux, riches et pauvres, analphabètes et intellectuels : tous doivent pouvoir se contempler dans ce miroir. Selon la psychanalyste Maria Rita Kehl, « ces images uniques qui parcourent un pays aussi divisé que le Brésil contribuent à le transformer en une parodie de nation dont la population, unie non pas en tant que peuple, mais en tant que public, parle le même langage (2) ».

L’indéniable bienveillance des militaires n’explique pas seule comment Globo a pu imposer cette syntaxe. Aux heures de plus grande audience, la chaîne réussit la prouesse de diffuser ses propres productions ; en France, dans ces tranches horaires, ce sont souvent les séries américaines qui triomphent. « Tout cela repose sur un véritable talent artistique et technique, qui s’est concentré sur la novela », insiste Mauro Alencar, professeur de télédramaturgie brésilienne et latino-américaine à l’USP. Lorsqu’il décide de faire de la novela le cœur de sa chaîne, Marinho embauche à tour de bras. Paradoxalement, la dictature lui facilite la tâche, puisque la censure interdit à de bons auteurs de théâtre, souvent de gauche, de monter leurs pièces. C’est ainsi que des écrivains tels que Dias Gomes, Bráulio Pedroso ou Jorge Andrade se retrouvent à travailler pour le « docteur » Marinho et pour la télévision, qu’ils méprisaient auparavant.

Contre toute attente, ces grands noms se voient offrir une véritable liberté par les dirigeants de la chaîne, qui acceptent de tenir tête aux censeurs. Globo avait déjà tourné trente-six chapitres de « Roque Santeiro », de Dias Gomes, lorsque la novela fut interdite de diffusion. Elle connaîtra un succès retentissant lorsqu’elle sera tournée à nouveau, dix ans plus tard, en 1985, après l’avènement de la démocratie. En 1996, « O rei do gado » (« Le roi du troupeau »), de Benedito Ruy Barbosa, élégie à la réforme agraire, donne une visibilité inédite au Mouvement des sans-terre (MST).

« Cela fait trente-cinq ans que je travaille pour Globo, je suis l’auteur de dix-sept novelas, et on ne m’a jamais dit ce que je devais faire. J’ai toujours été totalement libre », témoigne Silvio de Abreu, l’un des principaux auteurs de la chaîne. Pour Maria Carmem Jacob de Souza Romano, professeure de communication à l’Université fédérale de Bahia, « les grands auteurs ont un pouvoir de négociation, bien sûr. Ils font preuve de bon sens et ne peuvent transformer la novela en brûlot social, mais ils ont la possibilité d’aborder les thèmes qui leur sont chers, si le succès est au rendez-vous ».

A partir du centre de Rio, il faut une bonne heure de voiture, quand la circulation est fluide, pour se rendre au Projac, l’usine à rêves montée par Globo à Jacarepaguá, dans la partie ouest de la ville. Plus d’un million et demi de mètres carrés, dont 70 % de forêt, permettent à la chaîne de concentrer, depuis 1995, les étapes de la production d’une telenovela. « Avant, les tournages étaient éclatés sur plusieurs studios dans toute la ville. Les concentrer permet une énorme économie de temps et d’argent », explique Mme Iracema Paternostro, responsable des relations publiques, en montrant une maquette des installations.

Une voiture est nécessaire pour en faire le tour. Ici, un bâtiment regroupe les équipes de recherche chargées de compiler les archives et les études de marché. Un peu plus loin, les costumes sont dessinés, cousus et soigneusement conservés, pour être utilisés à l’avenir. Puis on pénètre dans un gigantesque atelier de menuiserie où sont élaborés les meubles et les décors imaginés à quelques mètres de là : un salon du XIXe siècle, une rame de métro — le tout en pièces détachées, pour que l’on puisse les monter en quelques heures, dans l’un des quatre studios de mille mètres carrés où les novelas sont tournées tous les jours de l’année. Les pièces seront ensuite démontées et remisées pour des tournages futurs, ou détruites pour être recyclées.

A l’est du territoire se trouve la cité cinématographique, avec quelques équipements permanents, comme une curieuse église disposant d’une triple façade, l’une baroque, l’autre italienne, la troisième portugaise. « On a toujours besoin d’une église », s’amuse Mme Paternostro, en référence à l’incontournable mariage de l’épisode final. Derrière, ce sont de véritables pans de ville qui sont érigés pour neuf mois, la durée moyenne d’une novela. La moitié de l’action de « Salve Jorge », diffusé début 2013, se déroulant en Turquie, la direction artistique a reconstitué un petit Istanbul, en s’attachant aux moindres détails : une affiche arrachée, un livre tombé d’une bibliothèque, une théière traditionnelle. Pour monter ce décor, des milliers de photos ont été prises sur place, et une cargaison d’objets typiques rapportée à Rio. Des équipes ont également filmé des heures durant la vie de tous les jours, les vendeurs à la sauvette, le flux des voitures.

Lors du montage, les images, toujours en grand angle, s’insérent dans les scènes tournées dans la cité cinématographique. L’illusion fonctionne à merveille. Et le procédé ne concerne pas seulement les destinations lointaines : aux côtés du petit Istanbul, un dédale de rues recrée, sur mille huit cents mètres carrés, l’Alemão, l’une des plus grandes favelas de Rio de Janeiro. Là encore, on s’y croirait. Globo a même embauché Mme Adriana Souza, une vendeuse d’empadas, des chaussons fourrés à la viande ou aux crevettes, pour vendre ses produits dans le décor en carton-pâte comme elle le fait dans sa favela.

Toucher toutes les classes sociales

Le secret de la réussite de Globo, c’est sa capacité à industrialiser toutes les étapes de la création, pour parvenir à diffuser tous les jours au moins trois novelas, chacune comptant entre cent quarante et cent quatre-vingts épisodes d’une quarantaine de minutes, et durant six à neuf mois. A chaque horaire son ambiance, selon un modèle immuable depuis 1968 : la novela de 18 heures aborde un thème léger ; celle de 19 heures est souvent comique ; les questions sociales et les drames sont réservés à celle de 21 heures, l’horaire « noble ». Quant à la narration, elle reprend souvent les recettes typiques du mélodrame, tournant autour de la question de la famille, de l’identité et de la vengeance.

Produire une novela coûte cher : autour de 200 000 dollars par épisode, selon les estimations de Vassallo de Lopes. « Une forte tendance de ces dernières années est le remake des grands succès du passé », explique Nilson Xavier, auteur d’Almanaque de telenovela brasileira (Panda Books, 2007). « Un choix imbécile » aux yeux de Gilberto Braga, l’un des auteurs les plus courtisés de Globo. Pour lui, « il n’existe pas de recette ».

Une fois sa proposition adoptée, l’auteur s’entoure d’une poignée d’assistants, qui écriront une partie des dialogues et des scènes à un rythme forcené. Quelque trente épisodes sont tournés avant le lancement. Dès les premiers jours de la diffusion, la réaction du public est soigneusement auscultée, que ce soit à travers des enquêtes ou sur les réseaux sociaux. « La novela est une œuvre ouverte, explique M. Flávio Rocha, l’un des directeurs de Globo. Un couple peut paraître peu convaincant aux yeux du public et disparaître, alors qu’un personnage qui était secondaire peut devenir central s’il rencontre davantage de succès. L’auteur s’adapte. »

Le discours sur l’« œuvre ouverte » est un mythe cultivé par Globo. Car, avant de laisser divaguer leur imagination, les auteurs sont priés de penser aux coûts de production : idéalement, les scènes qui auront lieu dans un salon doivent être écrites à l’avance, pour être tournées dans la foulée, avant la destruction du décor et son remplacement par un autre dans le studio. Les acteurs enchaînent ainsi au cours du même après-midi le tournage de scènes des épisodes 8, 22, 24 et 42. Seuls ceux qui ont l’habitude de ce type de tournage parviennent à se retrouver dans l’intrigue.

Travailler avec une star est un casse-tête pour l’auteur : certains acteurs font stipuler dans leur contrat qu’ils ne vont au Projac que le mardi et le jeudi, ou exigent une fortune pour bousculer leur emploi du temps. Ils veulent également concentrer leurs scènes dans la même journée. « C’est pour cette raison, par exemple, que les grands personnages ne divorcent jamais : cela pourrait les contraindre à sortir de leur maison, qui constitue leur décor principal, et à tourner dans une multitude d’autres », s’amuse un auteur sous couvert d’anonymat. L’écriture doit être simple, suffisamment répétitive pour que le spectateur puisse renouer avec le cours de l’histoire après avoir raté certains épisodes. Mais les personnages n’en sont pas moins complexes, et la narration — qui renvoie souvent à un riche patrimoine littéraire — assez élaborée pour hanter la société des années après la diffusion.

Il faut de surcroît toucher toutes les classes sociales : « C’est l’impératif de la novela, comme celui du journal télévisé de Globo. Et pourtant, écrire pour tous est en apparence un contre-sens. Rares sont ceux qui y parviennent », souligne Bosco Brasil. Etre auteur de novela n’est pas donné à tout le monde : « Entre 1989 et 2004, vingt-cinq novelas ont été diffusées à l’horaire noble, et elles étaient signées par seulement six auteurs, en alternance », confirme Souza Romano. Le salaire des membres de ce petit club dépasse souvent les 100 000 euros par mois.

Une fortune pour les uns, mais une somme négligeable au regard de ce que rapporte ce produit artistique et commercial. On estime qu’une publicité de trente secondes durant la novela de l’horaire noble coûte autour de 350 000 reals (environ 115 000 euros). Et pour le dernier acte d’« Avenida Brasil », le prix a doublé. Ce soir-là, l’épisode durait soixante-dix minutes, près de deux heures avec la publicité. Entre les spots régionaux et nationaux, cinq cents espaces ont été vendus.

Le miroir de la modernité fonctionne d’autant mieux qu’il intègre un discours pédagogique sur les grandes causes endossées par la chaîne. Des études de la Banque interaméricaine de développement (BID) estiment que les novelas ont joué un rôle dans la forte réduction du nombre de naissances — le taux de fertilité a chuté de 60 % depuis les années 1970 — et dans le quintuplement des divorces (3). La leucémie de Camila, personnage de « Liens de famille », diffusée en 2000, a provoqué une explosion des dons d’organes. « Certaines novelas ont également beaucoup aidé à l’acceptation de l’homosexualité », ajoute Silvio de Abreu, rappelant que Globo dispose d’un département chargé de suggérer des thèmes de société.

Souvent politiquement correcte, l’évocation des débats de société constitue une marque de la novela brésilienne. Pour Globo, pièce centrale des Organisations Globo, le premier conglomérat médiatique d’Amérique latine, contrôlé par la seule famille Marinho, « c’est aussi une façon de se donner une bonne image, celle d’une chaîne privée préoccupée par une mission de service public », estime Souza Romano. De son côté, Alencar veut croire que l’ancienne devise de Globo, « A gente se vê por aqui » (« Ici, on retrouve sa propre vie »), et l’actuelle, « A gente se liga em você » (« Nous sommes branchés sur vous »), « ne sont pas seulement des slogans publicitaires : elles démontrent l’intense relation d’identification du public et l’intérêt de la chaîne pour les grands thèmes nationaux ».

Maintenir cette relation n’est pas simple. D’une part parce que si Globo reste la reine incontestée de la novela — les autres chaînes se bornant à copier son modèle de production sans se donner les moyens de le mettre en œuvre —, elle souffre de la concurrence d’Internet et du désintérêt d’une partie de la jeunesse. Jusqu’aux années 1970, les scores moyens d’audience des novelas dépassaient souvent 60 %. Aujourd’hui, capter l’intérêt de 40 % des foyers représente une réussite. En 2012, l’audience totale de Globo a atteint le niveau le plus bas de l’histoire, avec une chute de 10 % — qui a certes frappé toutes les chaînes. « Le problème, c’est qu’on regarde la novela sur son ordinateur, sur son téléphone, et nous ne disposons encore d’aucun instrument de mesure pour ces supports », plaide Alencar.

De fait, contre toute attente, la chute de l’audience n’a pas impliqué de réduction des bénéfices : les novelas rapportent plus que jamais. Dans les agences de publicité, on reconnaît que c’est en partie le résultat d’une certaine inertie. Comme pour la presse écrite, il est plus simple de pousser les annonceurs à concentrer leur budget sur quelques titres, sans prendre en compte leur impact moindre. Et cette illusion est alimentée par le fait que la novela a contaminé tous les espaces : des dizaines de revues lui sont consacrées, les réseaux sociaux entretiennent le suspense, sans parler des spécialistes en tout genre invités à parler du phénomène dans d’autres émissions de la chaîne, mais aussi dans les colonnes du journal O Globo, ainsi que sur les radios et les autres chaînes liées au groupe — une synergie encore peu étudiée dans les universités. « On parle et on entend parler de plus en plus de la novela, sans nécessairement la voir », constate Brasil.

D’autant que la société brésilienne a profondément changé au cours des dix dernières années, avec la sortie de la pauvreté de près de cinquante millions de personnes, arrivées sur le marché de la consommation de masse, et une réduction sensible des inégalités. « Ce sont des foyers dont le pouvoir d’achat a considérablement augmenté. Il devient donc plus intéressant d’investir en publicité », pointe Alencar.

Des héroïnes femmes de ménage

C’est d’ailleurs l’une des raisons de l’énorme succès d’« Avenida Brasil », qui doit son nom à la voie rapide reliant les quartiers périphériques du nord à la zone sud de Rio de Janeiro, riche et touristique. Ce qui a été décisif n’est pas tant l’intrigue — une jeune femme élevée sur une décharge municipale entend se venger d’avoir été abandonnée par sa belle-mère devenue riche — que l’apparition d’un nouveau type de protagoniste. Les traditionnelles scènes sur les plages d’Ipanema ou de Copacabana, les quartiers les plus huppés de Rio, ont été remplacées par une plongée dans un quartier fictif, le Divino, typique de la petite classe moyenne de la zone nord de la ville. Ce n’est pas la première fois que les pauvres sont représentés ; mais, généralement, leur seul rêve, qui se réalisait lors du happy end, était d’accéder au Rio riche et distingué. Pas dans « Avenida Brasil » : Jorge Tufão, le héros, devenu millionnaire grâce au football, reste dans le quartier de son enfance. On y parle haut et fort, et on ne sait pas utiliser ses couverts correctement, mais il s’y plaît. Enorme succès auprès de ce que le gouvernement s’emploie à décrire comme une « classe moyenne émergente » (en réalité davantage une « frange pauvre » de la population active), qui se voit pour la première fois représentée, comme auprès des plus riches, qui ont ainsi accès à un monde inconnu.

Ce cocktail de fierté chez les uns et de curiosité chez les autres explique également le retentissement de « Pleines de charmes » (2012), dont les héroïnes sont trois femmes de ménage : du jamais-vu. « Jusqu’alors, c’était un personnage secondaire, et souvent caricatural : la femme de ménage qui se mêle de tout dans la vie de sa patronne, sans existence propre », explique Xavier. Entre la hausse du salaire minimum, passé de 70 à 240 euros entre 2002 et 2013, et l’augmentation du niveau d’éducation — la proportion de jeunes âgés de 19 ans ayant été scolarisés pendant au moins onze ans est passée de 25,7 % en 2001 à 45 % en 2011 —, le rapport de forces a commencé à changer dans la société, poussant les auteurs, Filipe Miguez et Izabel de Oliveira, à imaginer ce scénario. « Auparavant, la femme de ménage n’apparaissait qu’à travers sa fonction. Nous avons décidé de la suivre dans sa vie, dans sa maison, dans la rue, dans ses rêves », raconte Miguez. Là encore, la performance est d’avoir réussi à ne pas braquer les plus riches, aux idées fort peu progressistes, comme l’a constaté l’auteur : « Nous avons fait un sondage qui posait des questions du type : “Est-il approprié qu’une domestique monte dans le même ascenseur que vous ?”, et la majorité a répondu non. »

Alors que, dans les bureaux du Projac, ils sont nombreux à plancher sur les transformations économiques et technologiques qui bouleversent le pays, de Abreu se veut philosophe : « Qu’on la regarde sur Internet ou sur un téléphone, pour moi, cela ne changera rien : je devrai toujours me lever tôt et écrire jusqu’à minuit, pour produire un chapitre par jour. »



Lamia Oualalou

Journaliste, Rio de Janeiro.

quinta-feira, 20 de fevereiro de 2014

Edital 2014



Já saiu o edital para o IRBr! As inscrições se iniciam amanhã.
Link: http://www.cespe.unb.br/concursos/irbr_14_diplomacia/

O programa de Geografia se manteve...

Abraços,
W.

domingo, 16 de fevereiro de 2014

Planilha de Gastos do Programa de Ação Afirmativa e experiência como bolsista




Olá
Tenho ao longo desses anos recebido muitos e-mails sobre como elaborar a Planilha de Gastos para o auxílio à pesquisa fornecido pelo CNPq e pelo IRBr aos afrodescendentes (acho esse termo péssimo!) e sobre minha experiência como bolsista.
O post com o mesmo título, de 2010, acho, é o mais visitado do blog...

Não há qualquer segredo ou fórmula secreta para elaborar essa planilha de gastos... Não tenho acompanhado o Programa desde que comecei os estudos de Pós-graduação na USP.

Apenas descreva quanto vai gastar com o que...
Curso preparatório, idiomas, aulas particulares.. Uma linha para cada um desses gastos e uma coluna para cada mês de vigência da bolsa...

Gostaria de saber se o valor foi corrigido... Com a diferença de que agora você estará sujeito a pagar imposto de importação pelos livros que não encontra no Brasil ou pelos quais não quer pagar a fortuna que as grandes redes cobram...

Em relação à Geografia, boa parte da bibliografia vinculada à Política Internacional é importada. Os bons atlas, como os da Dorling Kindersley ou da Oxford tem de obrigatoriamente ser importados. Importe diretamente, que costuma sair mais barato.

Lembre-se de pagar também por serviços que impactem positivamente seu currículo. Fui bolsista por três anos, e ao fim desse período não havia passado no concurso e minha vida, sofrido um congelamento temporal... Por isso fui fazer Mestrado e Doutorado. Com o dinheiro da bolsa, paguei um curso em Israel, uma experiência maravilhosa. Melhorei o Inglês, convivi com pessoas do mundo inteiro, aprendi sobre o tema do curso, em Inglês. (Minha avó faleceu no período, o que permitiu que pagasse as demais despesas com a viagem...) Não se iludam tampouco com cursos de idiomas. Se tiverem onde ficar (tive onde ficar em Tel Aviv e em Paris), aproveitem para aprenderem in locu, isso nunca será possibilitado por um curso aqui no Brasil. E pelo preço que cobram, você terá como estudar fora. Usem a bolsa para passar no certame, mas de modo que aquilo que fizer contribua para sua própria carreira, caso não passe.

Abraços,
W.

The Renaissance of Western Politics: The 'Good-enough' Leader, Relational Economics and an Empathic Foreign Policy



Pesquisando para a minha tese encontrei este artigo que achei interessante. Quando for diplomata, quero trabalhar a relação entre Psicologia e Política, com a Geografia, claro.
Nesse artigo, o autor utiliza certamente o Winnicott, o mesmo psicanalista que utilizo.

Endereço original: http://www.tikkun.org/article.php/jul_09_samuels.

Tikkun Magazine, July/August 2009

by Andrew Samuels


I. Hope And Disappointment In Politics -- Personal Memoir

In 1996, just before the presidential election of that year, I spoke at a conference on psyche and politics in San Francisco. I flew back to Britain to attend the Labour Party Convention. There I heard Tony Blair, for whom I was a consultant at the time, tell the party that Britain was a "young country" with everything to look forward to. After we won in 1997, there was going to be an ethical foreign policy, a revitalized concern for citizens from the cradle to the grave, and the harnessing of the best elements from the market economy, as well as from social democracy. Hope was everywhere.

I dared to believe in it. I was ecstatic when my proposal for a series of public apologies was accepted, and I was naively dismayed when the media mocked Blair's public apology for the Irish Potato Famine: "He'll be apologizing for the weather next," they sneered.

Well, we all know how badly it turned out: he had the lowest rating of any postwar prime minister. True hatred and contempt were directed against this man from all quarters of British (and world) society. We had idealized him, but our hopes were dashed as his promise transmuted into corruption, as he climbed into bed with the City of London and Wall Street, and as he embraced betrayal and warmongering. It was a crippling and defining experience for me.

I almost loved him and then I think I really hated him. And I hated myself, too. What I am remembering from my own experience could be a parable. I'll return to the theme of hope and disappointment throughout this article.

Over the past fifteen years, I have built an international practice as a political consultant working with leading politicians, their advisers, political parties, and activist groups in several countries. In particular, I have gravitated to work in the general area of nationalism, national identity, and nation building (in South Africa, Brazil, Poland, and Russia). My writing is grounded in these experiences.

I mistrust realistic people. They have done a lot of damage, telling us not to imagine a utopic move out of the social and political conditions in which we find ourselves. If we cannot imagine such a move, then there can be no personal growth, change, or transformation, no therapy or analysis in fact. All these things depend on a utopic fantasy of a kind.

All too often, though, so-called realists point to the excesses of idealists as evidence of the dangers of dreaming. But this equating of utopic vision with Stalin or Mao is not a detached and wise perspective -- it is a highly political one, making a propaganda point against change and transformation in the polis. From a therapy standpoint, many practitioners now agree that every single client in personal distress has to have or work on a little bit of a utopic social vision. For social conditions to change, clinical practice has to change, and vice versa. And things are changing in the clinic if not, as yet, in the world.

In terms of the engagement of psychoanalysis with the public sphere, the time has come to break some boundaries. It's time to learn how to transit better the divides we have been told exist between clinical office and the street, between spirituality and politics, between "above" and "below," between the inner world and the outer world, between being and doing, between extraversion and introversion, and even between what people still call "feminine" and "masculine" approaches to life. Working these forbidden zones, and doing it in the company of a growing number of people worldwide, shows that it is legitimate and necessary to reframe the relationship of the public and the private, seeking new back passages between the fantasies of the political world and the politics of the fantasy world.

II. Good-Enough Leadership

I want now to look at one specific, contemporary, political disease: the problem of hierarchical, heroic leadership. Political theory and practice assume there are two main approaches to leadership: one is heroic and hierarchical, and the other is collaborative.

The hierarchical and heroic leadership is based on male authority (think Meir, think Thatcher, think Indira Gandhi) and assumes there is but one objectively true social story. In this model, there are good leaders and there are bad leaders, and we all have our lists of them. This kind of leader is our problem.

The second approach is much more collaborative and non-hierarchical, involving a kind of sibling model of leadership. But although appealing and sometimes usable in community projects, sibling leadership is just too demanding on citizens to be in operation all the time. People duck or dive for cover; they don't necessarily mean to become bystanders, but they don't see any other way to manage the burden of being collaborative leaders.

For many years, I've been advocating a third kind of leader -- the good-enough leader. It's an idea taken from therapists' ideas about the family. The great pediatrician and psychoanalyst Donald Winnicott said parents and babies have to find a middle way between the baby's idealization and denigration of the parent. A baby naturally tends to idealize her parent, but when things go in a less-than-perfect way (as they surely will), that idealization flips over into denigration.

Sound familiar? An initial idealization, then a failure to deliver things perfectly, then denigration? It's meant to sound familiar. The media depends on it. Because this is how we respond to leaders, first by passively following the idealized leader, then by seeking out feet of clay. What can we do about the pattern?

We must try to change how we position success and failure. I know the word "failure" hurts people's feelings because it is so in-your-face. Failure means falling short, being imperfect, fallible, only passable, fucking up. Yet maybe what we need nowadays are "can't do" politicians, self-admittedly impotent politicians -- the financial crisis shows us they are that, anyway, doesn't it?

Maybe being only and always in control isn't always valuable. Winnicott said, "The parent fails the baby but in the baby's own way." I'd add that failure by a leader paves the way for greater contributions and more autonomy on the part of citizens. The leader fails the citizens but in the citizens' own way.

Bob Dylan nibbled away at the success-failure binary when he sang "There's no success like failure and failure's no success at all." And in July 2008, Bill Clinton spoke of the inevitability of failure in politics. I believe it was the first time he'd ever done that. When Harold Macmillan, the British prime minister, was asked by a journalist in 1963 what had brought him down, he replied, "Events, dear boy, events."

The Sufi poet Rumi wrote that "failure is the key to the kingdom." Good-enoughness always involves failure. The key thing is how to manage failure, even to see failure as an art -- Samuel Beckett wrote that we have to "fail better." Disappointment is difficult, for sure, but it, too, has to be managed.

So the good-enough leader can accept the likelihood of failure, in a post-heroic take on leadership. But there's a head-heart problem here. Truly, we are caught up in a cultural complex as defined by San Francisco Jungian analysts Tom Singer and Sam Kimbles. In our heads, we often know that the old-style leaders are dangerous, but in our hearts and guts we feel we need the fatherly protection they offer. In our souls, we are in love with the heroic leader whose Führer-eroticism turns us on. In our heads, we agree with Brecht's Galileo, whom Bill Bradley used to quote many years ago: "Unhappy is the land that has need of heroes."

Could we become more aware of our abusive love affair with heroic leaders?

So far so good (enough). But what happens to our good-enough leaders when things get violent? This is where good-enough leadership appears to hit a rock. Where does good-enough leadership leave us with respect to violent action? This question will not go away whether we are talking about legitimate war, illegitimate war, state terror and violently repressive action, or suicide bombing and the cult of the martyr.

Don't we need straight and traditional masculine virtues then? In a time of "terror" and war without end, aren't the conservatives right? Don't we need paternal security and a national father's protection? The hell with nurture! Let's see about that, as I turn now to some discussion of fathers. As stated, I'm preparing the ground for suggestions about new ways to think, imagine, and manage conflict.

I see psychoanalysis as being on the verge of constructing and creating a positive account of the father that does not stupidly build him up to an unrealistic degree. An account that makes it much more difficult for our old-style political leaders to masquerade as the only kind of fathers-of-the-nation that there could be. An account that does not dwell on the malevolent power of the father's body but on its affirming physical warmth, a warmth as much aggressive as erotic. Not on his holding the mother who holds the children but on his holding of the children himself. The stay-at-home weekend father. The sensitive and affirming father, the playful father, the wounded and unhappy father, not the punitive, stern, self-contained father. Not the commander-in-chief father. We need a story of the father in which emotional security is as important as physical security. That would be a useful beginning to an equally new and analogous story about political leadership.

If we change what we think about fathers, alter what we expect of them, engage with these questions -- then perhaps what we think about leaders, what we expect of them, can change as well.

But there'll still be this nagging doubt. What if there's real, actual political conflict and violence, war, terror? Won't we need the martial values then? Didn't Winston Churchill say "courage is the virtue that guarantees all the others"?

I can't resist complicating this a bit, challenging my own thesis, so to speak, and doing it by introducing something that some liberals might find a bit difficult. From the perspective of the political psyche, I think we need to seriously re-value the presence of aggression in the pursuit of social justice. My long study of South African politics suggests that without the forceful military contributions of Umkhonto we Sizwe (Spear of the Nation, the military wing of the African National Congress), the South African Communist Party, and the mainly Black Cuban troops in Angola, we'd not have seen the new South Africa: no Mandela, no Truth and Reconciliation Commission, no books on restorative justice. And, to complicate it even more, all of these were financed and supported by the Soviet Union.

III. It's The Psychology Stupid! From Economic Sadism To Relational Economics

The economic psyche is in the midst of a huge shift in values and in collective consciousness -- a profound, complex, nearly unbearable, perhaps doomed to fail psychological shift in our philosophies of life with powerful implications for world and soul alike. Notions of sustainability and fairness to families sit alongside passionate concerns that the aesthetic and emotional value of economic activity be part of an insistence on its spiritual probity. Yet amid these very shifts, we still see dramatic and unmistakable evidence of retrogressive tendencies. The growth of inequality in countries such as the United States and Britain in the past thirty years has been repeatedly charted, and it is not going to get better any time soon. The best way to get rich is to have rich parents and live in a rich country. Basta, genug, enough said.

Thinking about inequality for a moment, it is clear that a relationship exists between class and the individual's inner world. Many people have achieved a higher socioeconomic status than their parents. And yet, in their inner worlds, encountered in therapy, in dreams perhaps, the social class they grew up in is still the social class they are inhabiting in terms of psychic reality and narrative truth. My first ever banker client dreamed of his father's coal mine all the time. The (male) solidarity of the miners -- for example, when there was a disaster underground -- struck him as different from the atmosphere and ethos of a large Wall Street investment bank. We did, of course, play a little with what we were "mining" in the analysis, but the main thrust of our dialogue about these dreams was in terms of a thorough, many-layered, compassionate and healing comparison of his entire situation with that of his father's. Not competition with the father. There's more to intergenerational male relating than Oedipus, and the work with this guy reminded me of that.

Like everyone, I have my own passionate views about all aspects of economics, ranging from doubts about the viability and fairness of the principle of wealth inheritance, to questioning usury, the practice of charging interest, to the perception that market economics works a bit like victor's justice -- if you're making it, you're liking it. If you're in rural Africa or much of America today, you probably aren't liking it very much.

Differing economic systems reflect different ideas about human nature: altruism versus self-interest; cooperation versus the survival of the fittest. But responses to the financial crisis made me realize that we do not have much of a handle on how people really experience economic life in their psyches. In the economic psyche, images of wealth, poverty, and money have become numinous. We are captivated whether we want to be or not.

As a thought experiment, I've been trying to imagine a society in which all income is earned income or stems from pensions and social security. There is little or no private ownership of capital. Estate taxes are very high. Inequalities of wealth are consensually regulated. Markets are tempered by collective commitment to collective well-being. When I first wrote this fantasy down, I noted in the margin: not such a madly utopic utopia, really. Please join me in imagining such an economy.

IV. Economics in Our Inner Worlds

What I'd like to do now is take you on a psychoanalytic exploration of how the inner world works when it comes to economics. The journey is personal and experiential. I ask you respectfully and sincerely to conjure up stuff from your own personal past history and present situation in order to engage with the questions I am asking. The present-day dynamics of the economic psyche are heavily inflected by money memories from the past.

I first wrote the following questions to share with a group of clinical therapists. I believe they can be directly and responsibly used in an expanded version of good analytical practice. The general public can also benefit from reflecting on these questions:

What are your memories of how money was handled in your childhood? Are these good or bad memories?

Did it matter what sex a person was when it came to money in your family? Were men, for instance, supposed to know and care more? Women to be grateful? Or vice versa?

How did money move around within your family? Who controlled budgets? Was this control disputed at all?

Could money be talked about openly in your home?

Have you done "better" than your parents? If so, have there been any emotional problems over that? Your problems, or theirs, or both? If you have not done "better," how do you feel about it?

How do you think you are doing in terms of handling money issues in your current relationship or family? Rate yourself on a scale of 1-10, where 1 is very bad and 10 is very good.

When you fantasize about having a lot of money, what are you doing with it? If you've never had such fantasies, try it right now!

Some answers to this last question about fantasizing having a lot of money are benevolent, and maybe 10 percent of those are true! What interests me is eliciting economic sadism. This is where I think we may find the deal-breaker, bar, delimiter, or stopper on our present-day progressive, altruistic, benevolent, and idealistic economic aspirations. Most people have pretty nasty fantasies in the money zone: fantasies of getting rid of rivals, attaining superiority, and eliminating awkward otherness whenever it is encountered. In analysis, some but surely not all of this may emerge in the transference. But perhaps there is an ineluctable cruelty attached to money, and this may be one area where tragic vision is all we can muster. Humans love their inequalities, and that is that. On the other hand, with economic sadism brought to consciousness, economic benevolence (a term introduced in this context by Adam Smith, referring to a tendency that the polls tell us still sputters altruistically below the surface in Western polities) may flower in the form of electoral support for fiscal and other programs to reduce economic inequality.

Reflecting on our economic sadism, I think many of us are more complicit in the Great Crash of 2008 than we can bear to admit. At workshops on the economic psyche, I ask participants to fantasize about the most shameful, sadistic, controlling, horrible thing they would do if they had a very large sum of money at their disposal -- trillions of dollars. A professor of philosophy at one workshop in Pittsburgh said, "Well, if I had unlimited funds, I'd buy thousands of acres of skiing land at Aspen and fence it off so no-one could use it." I did not think this was very sadistic, to say the least. Then he blurted out: "And I'd hire the U.S. Marine Corps to machine-gun anyone who came near." He burst into tears and told us about his tycoon father and the relationship they had, and other personal information.

Shameful economic fantasy tells us how even people of progressive views may be deeply invested in a system of economic injustice. If we want to change this system, we need to recognize what we are up against. It's about owning our own bit of the system, a piece of shadow from which we can all too glibly detach ourselves. The lesson is that economic sadism is not something we can escape just because we want to leap out of the pit.

The sooner we admit our economic crimes to others -- to other peoples, creeds, genders, and species -- the better and lighter the human future will be. The more that even the middle classes deny their economic sadism, the greater will be "the horrors and the vengeances of time that wait silently in the wings of the bloody dramas of our future" (in Ben Okri's words). Economic sadism is not just the hubris of the bankers, it's our hubris, too. Not being Odysseus, most of us got seduced by the Circe of easy personal debt. How many credit cards are there in our purses and wallets? As the Baal Shem Tov put it: "Sinners are mirrors. When we see faults in them, we must realize they only reflect evil in us."

I composed the next part of this piece in an attempt to discover some deeper and even more beautiful aspects of economic activity. Reviewing my words one lovely spring morning, I found what you have just read to be a bit too downbeat, too tragic, even sentimentally so. It conformed to the expectation that a psychoanalyst must have a tragic vision. You see, I can't see how something as ubiquitous and universal as economic activity can only be bad! It'd be like saying sex is bad! Perhaps it is time to set psychoanalysis aside for a moment.

Let me begin with a brief excursion into Islamic conceptions of and rules for economic activity. Not for the first time, I have found utility and inspiration in what Muslim writers have to say about pressing issues for us in the West. I have previously written about the idea of Ta'aruf, the Qur'anic idea that conflict between groups of people, nations, and even the sexes was created by Allah so that people could get to know one another better. Ta'aruf means "that you shall come to know one another." I found that many psychoanalytic theories about aggression parallel this idea of Ta'aruf.

Similarly, in terms of the economy, there is increased discussion these days of what is involved in Sharia -- compliant banking in which the earning of interest is forbidden (Sharia means stemming from the Qur'an and its secondary literatures). Central to Islamic finance is the idea that money itself has no intrinsic value. As a matter of faith, a Muslim cannot lend money to (or receive money from) someone and expect to benefit: interest (known as riba) is not allowed. To make money from money is forbidden -- wealth can only be generated through legitimate trade and investment in assets. Money must be used in a productive way. Islamic finance is principally based on trading -- it is essential that risk be involved in any trading activity. Any gains relating to the trading are shared between the person providing the capital and the person providing the expertise.

We may not want to wholly embrace this moral repudiation of money by Islam. For there is also something to recuperate in Western conceptions of money. (This is something I have been saying in work I'm doing for Britain's Financial Services Authority -- it's a bit like a combination of the SEC and the Federal Reserve Board.)

The etymology of the English word "money" is that it stems from the Latin moneta, which was also the name the Romans used for Mnemosyne, the personification of memory and the mother of the Muses. The deeper root is mens, which means conscience, reason, and rationality. Money as suggesting conscience, reason, rationality? How amazing. Something certainly has got lost concerning money in the West, and not only in translation!

V. Getting Out of the American Box

Now for the final segment. We need to denationalize the psyche and stop the pattern in which individuals are educated to think like states. We need to re-image ourselves, not as citizens of one country or citizens of the world (which is such a cliché), but more as nomads, bums, traveling folk, itinerants, people of no fixed abode, homeless drifters.

Why? To see if we can get outside of our national box or worldview, to go beyond what is best for Americans or Brits, getting out of our places to put ourselves in the places of others.

Seeing ourselves as homeless is part of a quest for a more empathic connection with other countries and groups. This could actually be economically effective, a sort of win-win approach to international relations. It is part of a truly ethical approach to foreign policy in which, following Levinas, we love the other "because he is yourself." It's Rozensweig's "speaking-listening." It's an adaptation of Martin Buber's "we-we" relating.

On occasion, I've asked American audiences to imagine a world that did not have America in it, so that taking an American viewpoint becomes much more difficult. Then I've asked them to think of something like September 11.

How hard it has been to see that people outside the United States did not all automatically agree that something had to be done by the UN if not by the United States itself. How maddening and infuriating it must have been for many Americans, maybe the majority, to find that some people with other national backgrounds didn't respond to the towers tumbling down in an American way. Did it increase the pressure for the war on terror? Remove the chance of a more imaginative and far-seeing response?

If you can get out of the American box with respect to September 11, then it is surely possible with respect to many other less terrible, though no less important, issues and images. Outside the American box, ask yourself about the possibility of not responding or retaliating militarily to September 11. Is it possible to do nothing?

When Brazil's President Lula stated on March 26, 2009, that the economic crash was the responsibility of white men with blue eyes, and that black people were the victims, many of us were shocked. Having worked for Lula, I knew exactly what he was getting at in terms of domestic political consumption, so I feel free to claim his remark as inspiration for our attempt to leave the American or Western box.

Whiteness it was that developed the mind-body split, global warming, unsustainable economics, nuclear technology, and free-market economics. Whiteness got the bonus. Whiteness it is that can contemplate brown and black people dying as if they mattered less than white people -- they get killed these days in a kind of video arcade by unpiloted drones steered from underground chambers thousands of miles away back home in the States. For sure, race and ethnicity play out in myriad ways according to history and cultural context. But we have to contend with this constant whiteness, American whiteness, Western whiteness -- the box we are in. We have allowed these whitenesses to become essentialized, universalized, removed from history.

Psychoanalysts understand how clients struggle to stop thinking like their parents. In our political work and in our professional gatherings, we psychoanalysts have to try to stop thinking like a nation or like a state. In order to claim the freedom to stop thinking like the state, we have to make sacrifices -- a sacrifice of identity, security, and having one's feet on the ground in a place called home. It's time to leave home, to get outside the box, to press for a relational economics, to help the leader become good enough, to fight for an empathic foreign policy devoted to standing in the shoes of the other. To do this, we have to make some sacrifices: sacrifices in which we act to lose home, suspend identity, and refuse the offer of security. We make these sacrifices in the yearning hope of finding home, identity, and security once again.

I'll conclude on the theme of sacrifice, with climate change and sustainable and just economics very much in my mind. Sacrifice is a widespread psychological and historical theme. Sacrifice lies at the heart of the Abrahamic religions (the aborted sacrifice of Isaac) but is much, much older as a propitiation of the gods. Asceticism has a long cultural history, as does martyrdom, including that of suicide bombers.

In Jungian psychology, we think of the sacrifice of the ego for the flowering of the wider personality in individuation. In art and religion, we contemplate the sacrifice of autonomy and control to something experienced as "other," whether inside or outside the self.

What if we don't make those sacrifices? I answer indirectly by turning to the First World War poet Wilfred Owen and a few lines from his great poem "The Parable of the Old Man and the Young." This offers a completely different ending to the story of Abraham and Isaac that we all -- Muslims, Jews, Christians, those of other faiths, or those of none -- could take as a profound warning of a terrible future. We pick up the narrative at the point when the Angel of the Lord appears:

Lo! an Angel called him out of heaven

Saying, Lay not thy hand upon the lad,
Neither do anything to him, thy son.
Behold! Caught in a thicket by its horns,
A Ram. Offer the Ram of Pride instead.

But the old man would not so, but slew his son,
And half the seed of Europe, one by one.



Andrew Samuels -- a psychotherapist, university professor, political consultant, and activist from London -- is the founder of Jews for Justice for Palestinians and of Psychotherapists and Counselors for Social Responsibility, and author of Politics on the Couch.

sábado, 15 de fevereiro de 2014

The Economist's country of the year - 2013




Resilient Ireland, booming South Sudan, tumultuous Turkey: our country of the year is...


HUMAN life isn't all bad, but it sometimes feels that way. Good news is no news: the headlines mostly tell of strife and bail-outs, failure and folly.


Yet, like every year, 2013 has witnessed glory as well as calamity. When the time comes for year-end accountings, both the accomplishments and the cock-ups tend to be judged the offspring of lone egomaniacs or saints, rather than the joint efforts that characterise most human endeavour. To redress the balance from the individual to the collective, and from gloom to cheer, The Economist has decided, for the first time, to nominate a country of the year.


But how to choose it? Readers might expect our materialistic outlook to point us to simple measures of economic performance, but they can be misleading. Focusing on GDP growth would lead us to opt for South Sudan, which will probably notch up a stonking 30% increase in 2013--more the consequence of a 55% drop the previous year, caused by the closure of its only oil pipeline as a result of its divorce from Sudan, than a reason for optimism about a troubled land. Or we might choose a nation that has endured economic trials and lived to tell the tale. Ireland has come through its bail-out and cuts with exemplary fortitude and calm; Estonia has the lowest level of debt in the European Union. But we worry that this econometric method would confirm the worst caricatures of us as flint-hearted number-crunchers; and not every triumph shows up in a country's balance of payments.


Another problem is whether to evaluate governments or their people. In some cases their merits are inversely proportional: consider Ukraine, with its thuggish president, Viktor Yanukovych, and its plucky citizens, freezing for democracy in the streets of Kiev, even though nine years ago they went to the trouble of having a revolution to keep the same man out of office. Or remember Turkey, where tens of thousands protested against the creeping autocracy and Islamism of Recep Tayyip Erdogan, the prime minister-cum-sultan. Alas, neither movement has yet been all that successful.


Definitional questions creep in, too. One possible candidate, Somaliland, has kept both piracy and Islamic extremism at bay, yet on most reckonings it is not a country at all, rather a renegade province of Somalia--which has struggled to contain either. As well as countries yet to be, we might celebrate one that could soon disintegrate: the United Kingdom, which hasn't fared too badly, all things considered, since coming into being in 1707, but could fracture in 2014 should the Scots be foolhardy enough to vote for secession.


And the winner is


When other publications conduct this sort of exercise, but for individuals, they generally reward impact rather than virtue. Thus they end up nominating the likes of Vladimir Putin, Ayatollah Khomeini or, in 1938, Adolf Hitler. Adapting that realpolitikal rationale, we might choose Bashar Assad's Syria, from which millions of benighted refugees have now been scattered to freezing camps across the Levant. If we were swayed by influence per head of population, we might plump for the Senkaku (or Diaoyu) islands, the clutch of barren rocks in the East China Sea that have periodically threatened to incite a third world war--though that might imply their independence, leading both China and Japan to invade us. Alternatively, applying the Hippocratic principle to statecraft, we might suggest a country from which no reports of harm or excitement have emanated. Kiribati seems to have had a quiet year.


But the accomplishments that most deserve commendation, we think, are path-breaking reforms that do not merely improve a single nation but, if emulated, might benefit the world. Gay marriage is one such border-crossing policy, which has increased the global sum of human happiness at no financial cost. Several countries have implemented it in 2013--including Uruguay, which also, uniquely, passed a law to legalise and regulate the production, sale and consumption of cannabis. This is a change so obviously sensible, squeezing out the crooks and allowing the authorities to concentrate on graver crimes, that no other country has made it. If others followed suit, and other narcotics were included, the damage such drugs wreak on the world would be drastically reduced.


Better yet, the man at the top, President Jose Mujica, is admirably self-effacing. With unusual frankness for a politician, he referred to the new law as an experiment. He lives in a humble cottage, drives himself to work in a Volkswagen Beetle and flies economy class. Modest yet bold, liberal and fun-loving, Uruguay is our country of the year.


Felicitaciones!


Source Citation (MLA 7th Edition)

"Earth's got talent; The Economist's country of the year." The Economist 21 Dec. 2013: 20(US). Academic OneFile. Web. 15 Feb. 2014.

Document URL
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